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5 octobre 2020 1 05 /10 /octobre /2020 23:32

Les futurs parents ne sont toujours pas à l'aise pour les conditions d'accouchement qu'on va leur proposer et le vécu de certaines femmes ayant accouché pendant et depuis le confinement s'apparente bel et bien à des violences médicales et obstétricales.

Je vous transmets un article paru dans la Croix et communiqué par Marie Hélène Lahaye, grande combattante contre les violences gynéco et obstétricales.

Il est à remarquer que le gynéco qui a réussi à faire passer cette "avancée" a, juste après démissionné tant l'hostilité de ses confrères (con-frères?) était insupportable!

 

https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Accoucher-masquee-gynecologues-divises-2020-10-02-1201117190?fbclid=IwAR2o3-dfhXtYQwXXU9vkcsyedAQ-R-m0XeWkeCjG2URQYIlJ495cc4wfhY8

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11 juillet 2020 6 11 /07 /juillet /2020 21:33

Voici un article qui nous vient de Belgique mais qui trouve tout à fait son intérêt en France...

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_accouchement-respecter-les-femmes-ferait-economiser-50-millions-d-euros-par-an-a-la-securite-sociale-les-grenades?id=10415642&utm_source=rtbfinfo&utm_campaign=social_share&utm_medium=fb_share&fbclid=IwAR3Q1r0__ShvERQsB3sFVkKt6hCvNjk68iccv8OLLaVKHWHW5ev1MEcTYdc

Comme beaucoup de femmes, d'hommes aussi, et pas seulement des féministes enragé-e-s (euh je voulais dire "engagé-e-s") je ne décolère pas de voir un ministre de l'intérieur accusé de harcèlement, de viols (n'est ce pas lui aussi qui avait oublié de déclarer ses impôts étant quasi "allergique" à toute démarche administrative?) ,...mais bien sûr, il sera sûrement bien protégé par un ministre de la justice tenant des propos si insultants auprès des femmes et soutenant la drague, le harcèlement et même le viol! Les Droits des Femmes ont de beaux jours devant eux! Raison de plus pour demander des  conditions les plus humaines et respectueuses possible pour accoucher!

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14 mai 2020 4 14 /05 /mai /2020 00:03

entracte!

une petite interview qui me semble intéressante:

https://www.facebook.com/brutofficiel/videos/145722873320801/

 

je crois que je connais la sage femme dont il est question!

 

encore une fois, ici le débat n'est pas: accoucher à la maison ou accoucher à l'hôpital!

avoir une péri ou pas!

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14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 12:24

Après bien des ennuis pour pouvoir contacter l'administration et récupérer un mdp, me voici à nouveau!

Excusez moi de ce long silence!

La situation est inédite, exceptionnelle, quasi surréaliste mais aussi facilement anxiogène pendant la grossesse ou avec l'arrivée de bébé

Je m'organise pour faire des séances en visio, comme cela est maintenant rendu possible par la Sécurité Sociale!

C'est un peu spécial en Haptonomie, la science (ou l'art!) du toucher, aussi cela n'est possible qu'avec des couples déjà bien avancés dans l'accompagnement hapto (et qui ont dû remarquer que plus les séances avançaient , moins je touchais directement le bébé, car les couples sont tout à fait capables de le faire personnellement!)

En attendant un article plus structuré, quelques enregistrements que je vous avais mis de côté:

https://blogs.mediapart.fr/marie-helene-lahaye/blog/290320/quand-est-en-guerre-n-accouche-pas-sur-le-front?fbclid=IwAR0ZrJboPcbJCweyejzLSRKCldDzFMuwjrdGwTRSlhxAC7S3stp7wjzcbY8

 

et aussi

les consignes de l'OMS

 

https://www.who.int/fr/news-room/q-a-detail/q-a-on-covid-19-pregnancy-childbirth-and-breastfeeding?fbclid=IwAR1cBLpN1d1Mr_AGWo6Ma0hgcjRUjbOK6_NJpAiUWZvmImGh9boI3JUXfG4

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21 janvier 2020 2 21 /01 /janvier /2020 21:26

Faux puisqu'il s'agit de mon retour de la séance de cinéma dont je vous avais parlé...  

Ce matin, en effet, séance spécialement réservée aux sages femmes et étudiant-e-s sages femmes

pour voir le film

L'ART D'ACCOUCHER

L'art d'accoucher pour les femmes qui se transforment en déesses lors de leurs accouchements et l'art des sages femmes qui les accompagnent...

sans oublier les conjoints (même celui accroché au volant de sa voiture... spoiler!)

Ce film aborde toutes sortes de situations: en maternité, plateau technique, maison de naissance, à domicile etc et toutes sortes de parents confrontés à leurs désirs, leurs choix...J'ai bien aimé cette maman qui pour convaincre un homme sur l'accouchement à domicile et sachant celui-ci féru d'escalade, ose la comparaison entre les prises de risques mais aussi toutes les sécurités entourant aussi bien une escalade qu'un AAD (accouchement à domicile). J'ai aimé toutes ces femmes témoignant de la puissance vécue...

Et puis, plusieurs sages femmes dont Jacqueline Lavillonnière (que je connais et aime beaucoup! mais plusieurs autres tout aussi bien) c'est elle qui insiste sur la nécessité de connaitre la physiologie sur le bout des doigts pour pouvoir immédiatement repérer une irruption éventuelle de la pathologie (et pour éviter de passer pour des sorcières! on a déjà donné!). Elle aussi qui dit que plutôt que de parler de douleur, il faudrait parler de violence, comme la nature peut être violente et comme la femme peut sortir triomphante de la tempête affrontée.

Elle aussi qui ose une comparaison qui nous a vraiment plu:

"une sage femme, c'est comme un chien couché sur le tapis! Il semble ne rien faire, dormir même, mais il est en alerte, immédiatement concerné par le moindre bruit, le moindre changement.." Celles et ceux qui ont un chien comprendront et les sages femmes s'y sont toutes reconnues! Michel Odent, célèbre obstétricien, ne disait il pas que médecin et sage femme devrait tricoter auprès d'une femme en "travail" ? Cela la rassurerait (tricoter pas faire du crochet! car le cliquetis des aiguilles est en lui même apaisant) Écoute et empathie, sérénité, redonner confiance...Laisser parler la puissance de la femme, sa puissance ancestrale, animale même, déconnectée de son cerveau car celui ci inhibe ses capacités quand elle cherche à contrôler...etc

Ensuite, il y eut le débat, avec des "vieilles" comme moi, d'autres moins et puis les futures... Celles ci sont parfois confrontées au manque d'accouchements "naturels" (= sans perfusion, sans péri, sans rupture artificielle de la poche des eaux ...) vus lors de leurs études et de leurs difficultés à savoir les accompagner! Quand nous avons parlé de peurs, c'étaient aussi bien celles de la femme que celles...de la sage femme!

Nous avons donc insisté sur l'écoute, la confiance et sur le fait de demander plutôt que "qu'est ce que je peux faire pour vous? " mais "de quoi avez vous besoin?"

et si la femme a besoin qu'on lui laisse son temps (et qu'on laisse son temps au bébé!) et qu'on soit présente, cela soulève bien sûr le problème des maternités où les sages femmes doivent prendre soin de plusieurs femmes! Notre revendication "Une femme, une sage femme" est plus que jamais d'actualité et certaines se sont prises à rêver d'organiser des projections ou d'envoyer le film pour les cadres, les directeurs et pourquoi pas les ministres! (moi, désabusée, je crains bien qu'ils ne le regardent même pas,tellement obnubilés par rentabilité, profits etc)

Vous connaissez mon avis sur des émissions comme "Baby boom" qui se veut de vulgarisation mais n'est vraiment pas assez dans la délicatesse ni dans le respect, la justesse, et jette en pâture des infos pour le moins discutables... surtout si elles ne sont pas discuter!...  (Babyboom va parait il bientôt débarquer au CHU de Rouen! des collègues effarées, me disaient refuser d'y participer)

Les "Maternelles", est par ailleurs, une émission plus solide avec des invité-e-s qui sont plus sérieux et super intéressants

Ce film devrait pouvoir être vu et discuté par le plus grand nombre possible! on espère bientôt une projection grand public et on a chaleureusement remercié la Directrice de l’École de Sages femmes d'avoir organisé cette projection!

Ça fait tellement du bien de voir que des choses avancent et que la jeunesse est prête à reprendre le flambeau!

 

je vous joins le lien du film car on peut y voir quelques entretiens et puis la bande annonce

vous pouvez taper "lartdaccoucher" et ils ont aussi une page FB je crois

https://www.youtube.com/watch?v=xGZsbCyBn4c&t=1s

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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 13:00

Grandir Autrement est un magazine que j'aime beaucoup: il s'appelle le magazine de l'écoparentalité...

J'y ai même été abonnée et puis j'ai arrêté, n'acceptant pas de ne pas avoir toujours le temps de le lire et ainsi gâcher du papier! j'ai déjà d'autres magazines que j'ai du mal à lire en entier, beaucoup de livres dont j'ai commencé la lecture, sans parler de celui que j'ai écrit et des deux autres en projet!...sans parler de ce blog où je n'écris pas aussi souvent que je le voudrais...

Bref, voici que le dernier numéro de "Grandir autrement" me fait signe pendant que j'attends à la caisse de mon magasin bio:

sur la couverture m'attirent des articles intéressants: "La santé des femmes" "Le journal de la famille" "Les écrans et nous" "Cadeaux gourmands" mais surtout le dossier spécial de ce numéro consacré à...La mort!

Drôle de thème à l'approche des fêtes, surtout celle de Noël dont la religion chrétienne en a fait la fête de la ...Naissance (avant cela, cette fête était la fête de la lumière, correspondant aux jours qui s'allongent) ? Mais à y regarder de plus près, n'est il pas important de prendre conscience que la naissance et la mort constituent le cycle de la Vie?

Une deuxième chose me frappe toujours en évoquant les fêtes et Noël en particulier: c'est le voile de tristesse qui assombrit souvent et chez beaucoup de gens, les lumières, les cadeaux et le repas de "famille" car il y a dans tellement de famille justement, une place qui reste vide et ce n'est pas la place du pauvre comme autrefois...C'est la place d'un parent disparu ou même d'un enfant et la bougie allumée célèbre plus son absence que la naissance et nos voix qui devraient être joyeuses se nouent parfois sans qu'on le veuille et nos yeux brillent car des larmes y perlent...

Alors, j'ai acheté le magazine et je l'ai dévoré et le conseille à ceux et celles qui pourraient vivre ces moments difficiles ou tout simplement savoir comment aborder la mort avec des enfants, comment vivre et dépasser le deuil comment soutenir ceux qui le traversent, comment les rites sont différents selon les sociétés (et les époques!) Sans oublier qu'à la fin du magazine se trouvent des "cadeaux gourmands" recettes simples pour offrir de bonnes choses à savourer à notre entourage.

Comme la vie nous réserve souvent de surprenantes coïncidences, j'étais hier aux obsèques de Marie-France Grancher, médecin pédiatre qui a travaillé de nombreuses années au Belvédère, s'y étant occupée d'environ 10.000 enfants! Marie France était une pédiatre de haut niveau, avec laquelle il était formidable de travailler. C'était aussi une "Belle personne" avec laquelle il était passionnant de discuter.

N'ayant jamais travaillé en service de "suites de couches", je n'ai vu travailler Marie France qu'en salle de naissance mais j'ai appris hier une merveilleuse habitude qu'elle avait après avoir fait au nouveau-né son premier examen: elle lui parlait, les yeux dans les yeux et faisait ainsi une sorte de génuflexion pour se mettre à sa hauteur: bien sûr, c'était normal car elle était très grande mais j'y vois surtout le respect et la révérence qu'elle avait devant cette nouvelle vie, le salut dont elle honorait les enfants qu'elle n'avait pas eu personnellement mais qu'elle aimait passionnément...

Que souhaiter de mieux à l'approche de Noël? que nous soyons toutes et tous prêtes à nous incliner, à fléchir le genou devant chaque enfant et que le monde se construise pour leur éviter de subir guerres, famines, violences et pauvreté...ce qui n'est pas gagner quand on sait le nombre d'enfants (de femmes enceintes aussi) qui dorment (mais peut on vraiment "dormir"?) à la rue en France, dans notre beau pays, en 2019 et qu'un député ose dire que ceux qui dorment à la rue, c'est qu'ils le veulent bien!

Revenons à Grandir autrement: si vous êtes intéressé-e-s voici leur site

http://www.grandirautrement.com

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29 novembre 2019 5 29 /11 /novembre /2019 20:52

1) Je vous fais passer le lien d'une émission sur les vaccins

A vous de juger!

https://www.youtube.com/watch?v=pAhoxDYd4LU&fbclid=IwAR0XJbSl4_aN4fs822_6GfSo5zOfcJtgGe-T5p-oIX3KZYwpYOwzvidgpfg

 

2) Une soirée sur l'homéopathie

LES RENCONTRES DE L'HOMÉOPATHIE

mardi 10 décembre à partir de 19h30

à l'Hôtel de Région 5 rue Robert Schuman 76000 Rouen

"Partageons ensemble notre expérience"

à l'heure où on veut la dérembourser et même la supprimer, cela parait important de s'informer et de partager!

l'entrée est gratuite mais je crois qu'il faut s'inscrire à

www.monhomeomonchoix.fr

en principe j'ai autre chose de prévu ce soir là mais si j'arrive à me libérer, j'irai à cette réunion sinon je compte sur celles et ceux qui iront pour faire un commentaire

3) NORMANDIE PÉDIATRIE

Je viens d'apprendre l'existence de cette association, soutenue par l'ARS (Agence Régionale de Santé) qui a pour but(s):

Accompagner, communiquer, Collaborer, Simplifier, S'adapter, Innover, Partager, Co-construire

auprès des parents et des professionnel-le-s pour fournir "Ressources et appui " lors d'un parcours de santé d'une enfant (de 0 à ...18 ans)

Beau programme, n'est ce pas?

Plus d'info sur leur site:

www.normandiepediatrie.org

Cela pourrait aider certains parents...

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2 septembre 2019 1 02 /09 /septembre /2019 13:46

Je ne connais ni cette page "Polyvalence", ni ses publications appelées "Fanzines"...mais je viens de recevoir ces textes et même s'ils n'ont aucun lien direct avec la formation que j'ai suivie et dont je vous ai déjà parlé, je les trouve assez intéressants et pense que certains pourraient faire écho chez vous...

Je souhaite une bonne rentrée à toutes et tous, grand-e-s, moins grand-e-s, petit-e-s et tout-petit-e-s...Mon tour arrive!

 

Voici des extraits des témoignages du prochain fanzine à paraître, « Maternité et sexualité ». Il sortira à la fin du mois (avec un peu de bol et beaucoup de boulot). Merci à toutes les personnes qui ont participé à son élaboration, c’était intense et long .

Pour commander les fanzines déjà parus, c’est par ici : 
https://bit.ly/2Y7FOm4

Il s'agit en vérité de livres : recueils témoignages + annexes (entretiens, informations, lexique, bibliographie...), le terme fanzine est désormais complémentent à côté de la plaque, mais que voulez-vous, on ne change pas une équipe qui gagne !

Pour soutenir l’asso (bonne idée !), c’est par là : https://bit.ly/32kX8mH

Tan

***

Témoignage 1, extrait :

"Lorsque j'ai demandé à l’anesthésiste si j’allais m’en sortir, sa réponse était en demi-teinte. Mes paupières se sont fermées. J’ai cru que c’était la dernière fois. Le dernier visage que j’allais voir ne serait pas celui des deux hommes de ma vie. Ce serait celui de cette anesthésiste pas capable de me rassurer. Et en fait, vous savez quoi ? Je ne suis pas morte ! J’ai été opérée, puis transfusée, et je vais relativement bien depuis. Bien que fatiguée.

Mais voilà, depuis je n’ai pas de libido, ou presque. On dit que les enfants sont l’inconscient de leur mère. On dit aussi que les enfants font ressortir nos blessures les plus anciennes. On dit plein de conneries. Mais ouais, cet accouchement, cette nouvelle maternité, ça a fait rejaillir cette angoisse du viol qui m’a toujours habitée, ce petit mal de dos qui appartient à la lignée de femmes dont je suis issue. De l’inceste, de la pédophilie. Voilà ce qui remplace mes pensées érotiques. Moi je suis perdue dans ce tourbillon."

- Sarah

***

Témoignage 2, extrait : 

"La sexualité après la maternité n’est pas une simple affaire de corps qui doit se remettre du traumatisme de l’accouchement. Il est au-delà de la question purement physique. Plus qu’un problème physiologique, le sexe est avant tout un état d’esprit. Il faut que la femme recouvre son envie, son désir pour que le sexe dans le couple soit consenti et non subi. On nous propose une rééducation périnéale après l’accouchement, mais quand nous proposera-t-on une consultation psychothérapeutique ? Que la mécanique fonctionne de nouveau ne concorde pas systématiquement avec le désir retrouvé. Il ne faut jamais minimiser l’impact de la fatigue et du changement de rythme de vie qu’impose la venue d’un enfant. Mais, outre cela, jamais on ne nous parle de l’image de soi, de l’image que la femme a désormais d’elle. Accepter son nouveau statut de mère, mais aussi son nouveau physique, ce corps qui a vu tant de changements en un temps si court."

- Gallïane

***

Témoignage 3, extrait : 

"Juste après mon premier accouchement, j'ai eu la surprise de garder un ventre rond. Comme je n'avais pas pris de kilos sur la balance, j'étais plus mince qu'avant la grossesse, une fois le bébé et son attirail sortis de mon ventre. Comme j'allaitais, mes seins étaient gonflés. Juste après mon premier accouchement, ma silhouette me plaisait. Je me sentais vraiment sexy. Mes cheveux sont tous restés, et avant d'atteindre le seuil de nuits hachées qui ternit mon teint, j'étais vraiment une sexy mama !

Trois jours après l'accouchement, malgré une douleur due à une déchirure du périnée (pour éviter cela, j'ai accouché dans ma position favorite les deux fois suivantes, en changeant de maternité), ma libido était très très haute. Je me sentais forte, accomplie, ma silhouette était sexy. J'avais besoin de jouir. J'étais encore à l'hôpital et je me suis débrouillée seule pour me faire plaisir.

En fait, je n'ai parlé à mon partenaire et père de mes enfants que bien plus tard de cette masturbation.

Quelques semaines plus tard, je pense que c'était trois semaines après la naissance, j'avais à nouveau envie de relations sexuelles. La pénétration n'était pas possible pour moi, car j'avais mal du fait des points de suture, et en plus, j'imaginais mon vagin dilaté, ce qui me freinait sur cette pratique. Pour autant, nous avons eu des relations sexuelles satisfaisantes pour nous.

Après les deux autres grossesses et accouchements, ma libido est revenue aussi rapidement, quelques jours après la naissance du bébé. J'ai souvent utilisé la masturbation pour me satisfaire, étant donné que la fatigue et la logistique impliquant de jeunes enfants ne nous permettaient pas toujours d'être synchrones sur nos désirs. J'ai parfois freiné un peu sur la stimulation de ma poitrine, car j'allaitais, et par moments, je n'avais plus envie qu'on me touche les seins de la journée.

J'ai quand même voulu solliciter mon partenaire plus souvent, et environ au même moment, j'ai découvert la notion de consentement. Une fois que j'ai pris conscience de cette notion de consentement et de son importance, j'ai cessé de solliciter mon partenaire quand j'en avais très envie. Je sais pertinemment que sa libido est moins élevée que la mienne. J'ai donc traversé une période de plusieurs mois sans rapports sexuels autres que la masturbation. J'ai été très frustrée et j'ai fini par avouer à mon partenaire que j'avais besoin de plus de sexe."

- MG

***

Témoignage 4, extrait : 

"Tout ce temps, elle était là, au creux de moi. Elle était dans mon ventre, les jours où je me masturbais, les jours où je criais « plus fort, encore plus fort ! ». Au début, ça fait tout drôle. Et pour l’autre, parfois ça déconcentre. Pourtant, durant cette grossesse, j’étais comme hypersexuelle. Tout me ramenait à mon corps, à mon sexe, à mes seins qui gonflaient. Et si mon compagnon oubliait parfois la femme derrière tout ce ventre, moi, je me suis refusée à m’effacer. Enceinte ou pas, j’ai suivi mon plaisir, avec ou sans lui.

Cet accouchement fut difficile et ma fille est née après une épisiotomie pratiquée sans mon accord. Je me rappelle avoir dit non, avoir promis que j’allais pousser plus fort... En rentrant chez nous, mon compagnon a suggéré que je regarde cette cicatrice. Il a vu comme j’en avais peur. Je me suis sentie balafrée. À son tour, il a regardé et a eu les mots les plus rassurants qui soient, pas de dégoût, pas de peur ni de gêne. Il avait un regard de désir, comme d’habitude quand il voit mon sexe et c’est là qu’il m’a caressée pour la première fois depuis l’accouchement. Nous avons tous les deux apprivoisé cette cicatrice. Huit jours après l’accouchement, nous faisions l’amour. Pas par injonction, mais parce que de nouveau mon corps était plein de désir et j’ai joui comme rarement."

- Élodie

***

Témoignage 5, extrait : 

"Mon enfant est né. Une déchirure périnéale et quelques points dont la douleur est plus vive dans mes souvenirs que l’accouchement sans péridurale. Corps maternel qui nourrit, berce et câline. Corps sexuel en jachère pour de longs mois. Mais vient le jour où la déchirure n’est plus que vague cicatrice et où l’enfant quitte la chambre parentale pour la sienne. Et la sexualité revient comme un pensum, passage obligé à l’opération de maintien de la paix.

Un jour, j’ai pris l’appareil photo. Je ne sais pas comment, ni pourquoi. Et j’ai pris des photos de moi. J’ai approché ce corps presque étranger et j’ai récupéré des bouts de moi. J’ai essayé de les faire tenir ensemble. J’ai commencé à exister en dehors du regard et de la présence de ma mère, de l’autre et de mon enfant. J’ai regardé les photos des autres et je me suis souvenue que j’étais bien. J’ai à nouveau éprouvé du désir. Mais tout est resté dans ma tête, je ne savais plus faire.

Et comme je me reconstruisais, je me suis séparée. Séparée de l’autre, qui m’avait tellement mangée que je n’existais plus.

J’ai alors remis mon corps en jachère pour de longs mois. Pour toute la vie, croyais-je. Puis, je l’ai apprivoisé. Seule. Quand je me suis retrouvée j’ai laissé à d’autres le droit de m’approcher. J’ai repris le contrôle sur ma vie, mon corps et ma sexualité.

Je suis heureuse."

- M.

***

Témoignage 6, extrait : 

"Enfant, la sexualité de mes parents, de ma famille, m'était souvent imposée de façon assez violente car mon besoin de pudeur n'était pas respecté (exposition à la nudité, conversations très déplacées alors que j'étais encore très jeune, etc). Ainsi, j'ai toujours eu une attitude ambivalente vis-à-vis de ma sexualité : envie, mais mal à l'aise en même temps. Je n'avais pas appris qu'on pouvait réellement être femme maternante et sexuelle en même temps, et les magazines féminins qui traînaient chez mes parents ne m'aidaient pas : au contraire, j'y ai surtout appris qu'une femme doit penser mais pas trop, jouir, mais pas trop, aimer, mais pas trop.

En devenant mère physiquement (grossesses, accouchements, allaitements), je me suis mise à accepter mon corps, mon animalité. Et ma sexualité de façon plus entière."

- Piasummers

***

Témoignage 7, extrait : 

"La sexualité débridée des femmes enceintes n’est peut-être qu’une norme de plus, fondée sur on ne sait pas trop quoi. Je n’ai pas besoin de ça pour que ma grossesse soit épanouissante. Mon corps est tourné vers autre chose, c’est tout. D’autant que j’ai pu remarquer que les questions de sexualité et de grossesse semblent totalement taboues : à part quelques paragraphes dans divers manuels, et cette idée persistante que la femme enceinte est forcément chaude comme une baraque à frites, je n’ai pas trouvé grand-chose. Peut-être un peu de mécanique censée nous rassurer (non, faire du sexe, sauf pratiques particulièrement physiques, ne va pas faire de mal au bébé), mais rien sur le désir, l’absence de désir, l’évolution du corps et du rapport que l’on peut avoir avec lui, rien non plus sur le fait qu’enceinte ou pas, c’est pareil : notre sexualité nous appartient, elle n’a pas à être normée, et que les seules choses qui comptent, c’est le désir et le consentement.

Quant à la suite... qui vivra verra. Pourtant, j’ai peur que mon corps ne soit plus jamais ce qu’il a été. Que tout ne se remette pas en place correctement, et qu’on ne retrouve pas la complicité qu’on avait avant. J’ai peur de me retrouver béante et déchirée. Mais j’essaie de relativiser. S’il y a bien un truc que j’ai appris en étant enceinte, c’est qu’il y a des moments de la vie où il faut avancer un petit pas à la fois."

- Almira

***

Témoignage 8, extrait : 

"Les suites de couches interrogent forcément la sexualité par le biais de tous ces facteurs. Les médecins donnent un délai de trois à quatre semaines avant de reprendre les rapports, notamment pour éviter les infections. Il vous sera spontanément proposé une pilule et, pareil, il faut de la chance et être dans une maternité avec un personnel ouvert pour se voir proposer autre chose. Pour ma part, j'ai réclamé un retour au stérilet qu'on m'a posé six semaines après l'accouchement. À celles qui se sont vu dire « Non, c'est trop tôt. » ou « On attendra le retour de couches pour vous le remettre ! », c'est faux. Puisque j'allaitais, je n'ai eu mon retour de couches que huit mois après et, sauf contre-indications vraiment médicales, il n'y a aucune raison d'attendre. On touche là au manque d'informations sur la contraception, augmentant les probabilités de prise de risques des nouveaux parents (coucou le bébé surprise !) ou encore le mal-être de se voir imposer une contraception qu'on refuse. Alors que nous sommes des personnes en pleine possession de nos moyens, libres de mener notre sexualité comme on l'entend, de fausses informations circulent et entravent nos choix."

- Y.

***

Témoignage 9, extrait : 

"Un an après, je retombais finalement enceinte, alors que je n’y pensais plus, alors que je me disais que j’allais sûrement reprendre la pilule car l’année qui allait venir ne serait pas une bonne période professionnellement pour gérer une grossesse et un tout jeune bébé. J’ai eu très peur de refaire une fausse couche, et finalement, pendant les premiers mois, j’ai préféré mettre de côté mon statut de femme enceinte, même dans ma tête, et j’ai eu la chance de n’avoir presque aucun signe de grossesse. À ce moment-là, j’ai aussi rencontré un nouvel amant, un homme qui a été très compréhensif, à qui j’ai dit les choses telles quelles. Nous avons pu partager des moments de jeux très agréables. Mais je me souviens aussi de ce moment où, une fois, alors que nous étions pour la première fois dans une chambre d’hôtel à deux, je suis partie très vite à cause d’une frayeur, une marque de sang sur les draps. Il a compris que je veuille retrouver les bras de mon conjoint."

- L.

***

Témoignage 10, extrait : 

"Une nuit, alors qu’on s’endormait, elle me dit : 
« J’ai peur que tu me quittes pour ça.
- Pour ça quoi ? 
- Parce que je n'ai plus envie de sexe…
- Parce que tu n'as plus envie ? 
- Non… mais c’est pas toi hein, juste je n'ai plus envie, je pense tout le temps au bébé. Je n'ai rien d’autre dans la tête et mon corps n’a plus aucune envie, aucun désir… 
- Ok, mais ça reviendra peut-être… ? 
- Peut-être… 
- Je ne veux pas que tu te forces pour me faire plaisir. L’amour, c’est le corps et l’esprit.
- Je sais, mais ces dernières années, mon intimité a trop été manipulée par des docteurs et tout, je n'ai plus envie qu'on me touche.
- Je comprends, ne t'inquiète pas pour ça. »
Nous nous sommes regardés et nous nous sommes embrassés comme des adultes.

J’avoue avoir vrillé un instant. Nous étions un couple très actif sexuellement pendant plusieurs années et je me demandais si on retrouverait cet appétit, ou alors, au fond de moi, je sentais que ça ne serait plus pareil.

On peut se demander alors si on se sent de passer toute une vie avec une personne que l’on aime mais avec laquelle on n’a plus de relations sexuelles. Je n’ai pas réfléchi plus longtemps, je l’aime et je resterai avec elle jusqu’à ce qu’elle ait de nouveau envie ou pas, nous nous aimons pour tant d’autres raisons."

- C.

***

Témoignage 11, extrait : 

"Je suis sous la douche et je prends le temps, pour la première fois, de toucher mon corps. Par endroits la peau est distendue, je me demande si ça reviendra. Je n'ai pas de vergetures. Entre mes jambes, un filet de sang épais. Les pertes postaccouchement sont sensiblement différentes des règles. C'est plus sombre et il y a plus de morceaux. Je regarde ma main pleine de gel douche et j'hésite. J'ai encore la sensation du trou béant qui ne s'est pas refermé. Et si je me rendais compte que c'était vrai ? Au diable l'hygiène, je n'ai pas le courage de vérifier. Le trou n'existe pas si je ne suis pas au courant. J'ai un vagin de Schrödinger. Et si je l’ignore, il me fait un peu moins peur. Je mettrai des semaines à me toucher seule. Même après la pénible reprise du sexe. J'ai honte mais il faudra une bonne année avant que je me masturbe à nouveau.

Trois ans plus tard, je suis dans la chambre d’une colocation de Nanterre. J’ai eu un deuxième enfant. Je suis avec cette fille, elle est belle. J’ai envie d’elle mais son corps me rappelle ce que je ne suis plus. Je me vois difforme, comme une insulte à sa jeunesse. Je repousse parfois sa main pour ne pas qu’elle se rende compte, qu’elle touche mes seins amollis par l’allaitement, mes tétons assombris, les vergetures qui sont apparues finalement. Je préfère l’amour dans le noir. La première fois, j’angoisse à en pleurer, à en avoir mal au ventre. Et puis, avec le plaisir, j’oublie. Au bout de quelques mois, je nous vois différentes, mais la douceur de son regard m’apaise."

- Lucile

***

Témoignage 12, extrait : 

"L’accouchement et ses suites sont un peu loin maintenant, mais je crois que mon corps était encore un peu douloureux durant environ deux semaines. Cependant, dès que cela m'a semblé possible, nous avons pu reprendre des actes avec une pénétration vaginale. Tout doucement au début, ce qui m’a appris à bien m’écouter, puis progressivement, nous revenions à nos anciennes habitudes. J’ai été très étonnée, après mon accouchement, de la rapidité de mon corps à s’en remettre, mais surtout, de constater que physiquement, je ne ressentais guère de différence. Mes sensations habituelles sont vite revenues, et le plaisir était à peine différent.

Toutefois, si mon périnée n’a pas semblé très perturbé par l’accouchement, si nos actes étaient toujours les mêmes, la fatigue nous a rapidement empêchés de revenir à notre fréquence d’avant la grossesse. De deux à trois fois par semaine, nous sommes passés à deux ou trois fois par mois. Curieusement, cela ne me pose aucun problème, car le plaisir est alors bien plus fort dès que nous avons la possibilité de faire l’amour. Nous faisons (beaucoup) moins souvent l’amour, mais psychologiquement, c’est bien plus fort, et le plaisir émotionnel est très important.

Ainsi, contrairement à ce que je redoutais, physiquement, je n’ai pas remarqué de différences entre avant / après ma grossesse, mais au contraire, nous avons gagné en rapprochement émotionnel durant l’acte. Et finalement, c’est bien mieux qu’avant ! (En espérant que cela dure longtemps !)"

- Elizabeth

***

Témoignage 13, extrait : 

"J’ai également quitté le père de mes deux petits, car l’entendre dire : « Tu t’habilles trop court, quand même, avec les petits ; c’est pas classe. », « Tu es encore en pyjama ? » et ne plus l’entendre dire : « Tu es belle. », « J’ai envie de toi. » me faisait perdre toute confiance.

J'ai ensuite (encore) rencontré un homme, avec qui je n’ai pas eu d’enfant. Quelqu’un qui m’a laissé m’exprimer sexuellement, avec qui tout allait bien, jusqu’au jour où mon rôle de maman a encore tout flouté. Encore les mêmes phrases : « Tu es maman, il y a des choses qui ne se font pas. »

Je ne comprends pas : j’aime le sexe, j’aime les femmes, j’aime les hommes, j’aime me sentir désirable. Pourquoi la bien-pensance devrait nous cantonner à nous priver ? Je ne suis donc pas restée avec cet homme.

Aujourd’hui, j’ai décidé d’être une mère, mais également la femme que je suis et depuis, je compose très facilement avec ma vie professionnelle, ma vie de maman et ma vie sexuelle, je suis heureuse et épanouie, mes enfants le sont également."

- G.

***

Témoignage 14, extrait : 

"Je crois que je n’y réfléchissais même pas. Mon corps, ma tête étaient en veille. Des études prouvent sûrement que tout ceci s’explique scientifiquement, par les hormones, par des réflexes anciens dont l’objectif est clairement établi (même s’il existe sûrement des personnes qui n’ont pas vécu cette période de la même façon). Mais ça ne m’a jamais pesé, jamais inquiétée. Je savais que ce ne serait qu’une phase et j’ai la chance d’être bien accompagnée par quelqu’un qui a compris et m’a laissé revenir tranquillement vers lui, à mon rythme.

Et c’est ce qui s’est passé, ça a pris un peu de temps mais je suis progressivement redevenue moi-même, avec le même rapport à la sexualité qu’avant : simple, apaisé, pour le plaisir. Je me souviens encore d'avoir eu le sentiment qu’une page s’était tournée quand je suis sortie de mon dernier rendez-vous de rééducation périnéale. Désormais, je n’enlèverai mes sous-vêtements que par envie et non plus par nécessité."

- Chloé

***

Témoignage 15, extrait : 

"Tout d’un coup, tout un corps devient mystérieux : quand étaient mes dernières règles ? Combien de temps durent-elles ? Est-ce que je connais mon groupe sanguin ? Est-ce que mes veines sont plus belles dans mon bras droit ou mon bras gauche ? Est-ce que j’ai toujours eu cette petite boule dans mon sein ?

Pendant un moment, c’est presque rigolo. On apprend, on s’apprend l’une l’autre : ah, on est du même groupe sanguin ! Nos veines du bras droit sont les meilleures, mais celles de mon bras gauche tiennent la route, alors que les siennes, non. Et mes cycles sont légèrement plus longs que les siens, elle prend de l’avance, il faudra qu’elle prenne la pilule pour m’attendre !

Mais aujourd’hui, son corps est devenu un carnet de santé ambulant : où que je pose les yeux sur son corps, des informations médicales me reviennent en mémoire. Je n’admire plus ses « minichons » (mini-nichons) mais je vois la date de la mammographie ; je ne reconnais plus son odeur mais je sais à quel jour de son cycle nous en sommes ; je ne me perds plus dans les boucles de son pubis mais je m’interroge sur le délai pour obtenir les résultats du frottis ; je ne caresse plus du bout du doigt « le chemin des dames » sur son ventre, mais je dessine la carte des futures piqûres d’hormones que je devrai lui administrer."

- Élodie

***

Témoignage 16, extrait : 

"J’avais pris le temps de m’approprier mon corps modifié par les grossesses et les accouchements. D’accepter ses défauts : des vergetures sur les seins, des cicatrices, le bout d’hymen qui, déplacé lors de l’accouchement, sort désormais du vagin… D’être fière de ce qu’il avait été capable de faire aussi : deux grossesses menées à terme, des accouchements physiologiques, sans médicalisation, un allaitement… La rééducation du périnée par la méthode CMP (connaissance et maîtrise du périnée) m’a permis de prendre vraiment conscience de celui-ci, de son fonctionnement, de retrouver la maîtrise de mon corps. Je l’ai vraiment vécue comme un empowerment. Aujourd’hui, je me connais mieux qu’avant les grossesses.

Et physiquement, mon amoureux aussi. Il a assisté à tous les changements. Il a été à l’écoute des douleurs, des envies différentes, des conséquences de la maternité sur moi. Je n’ai plus de complexes vis-à-vis de lui, plus de petites timidités, coquetteries ou dissimulations. Il a déjà tout vu de mon corps. J’ai l’impression que notre sexualité a été débarrassée du superflu."

- Laura

***

Témoignage 17, extrait : 

"À ce moment-là, ma femme a fait une dépression (dépression post-partum). Une vraie descente aux enfers pour elle et pour moi. Là où toute la famille exige que ce soit le plus beau moment de notre vie de couple, rien ne va plus… Ma femme va très mal, elle-même ne comprend pas ce qui lui arrive, son médecin tente de l'aider mais je vois bien que les moyens et le savoir à ce sujet sont assez limités. Durant plusieurs semaines, je vis un cauchemar, je n'ai aucun moyen d'aider ma femme, je suis impuissant à ce mal invisible. Je prends en charge toutes les nuits du bébé, les biberons et les couches, en allant travailler la journée avec un sourire d'usage au bureau. Qu'est ce qui se passe ? C'était censé être le bonheur et là, c'est un cauchemar.

La sexualité après l'accouchement est toujours au niveau zéro : d'une part, il faut laisser une à deux semaines après l'accouchement pour reprendre une activité sexuelle et en ce moment, ni moi ni ma femme n'éprouvons la moindre envie.

Une fois touché le fond, on a commencé à remonter à la surface, ma femme comprend peu à peu qu'elle est capable de s'occuper du bébé, qu'elle est parfaitement à la hauteur. On sait maintenant, un an après, que c'est la cause principale de ce qui a fait basculer ma femme dans une terrible dépression : la peur de ne pas être à la hauteur. Je ne doute pas que l'image de la femme (idéale) dans notre société ait sûrement contribué à cela."

- Cédric

***

Témoignage 18, extrait : 

"Souffrance lancinante, j’ai fait un enfant et je le regrette. Comme presque toutes, je l’aime et je continuerai à faire avec, et je me réjouis d’un tas de trucs, de voyager avec, d’être complice avec, de rire avec, et de tous ces trucs qui sont déjà là et qui vont devenir encore mieux, encore plus intéressants, encore plus nourrissants. Mais il y a un poids sur mon estomac qui m’empêche de me voiler la face. J’étais pas faite pour ça, et la liberté que j’ai abandonnée me coûte très cher. J’aime mon gosse, évidement, mais comme Anémone, je me dis « la vie file et ce n’est pas la vôtre », et ça me réveille la nuit."

- Coline

***

Illustration par Shetty.

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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 15:04

Une amie vient de me poser la question sur l'influence d'une césarienne sur l'allaitement...

Depuis mon lieu de vacances, je n'ai pas d'études scientifiques sous la main ...mais au fond, qu'importe? Contentons nous de quelques réflexions:

- Après une césarienne, parfois vécue comme une déception (et chez certaines femmes , jusqu'à un sentiment d'échec, sentiment qui doit être traité et évacué en urgence) et d'autant plus si la mère avait auparavant envie d'allaiter, l'allaitement peut être un bon moyen de se donner du temps, des moyens pour établir ce contact charnel, cette proximité, le peau à peau qui a pu manquer au moment de la naissance (même si, dans ce cas, le peau à peau est souvent assuré par le père auprès du bébé; même si, en cas de biberon, on peut aussi nourrir le bébé en peau à peau ou trouver d'autres moments pour ce contact...

- Une césarienne présente des caractéristiques particulières qu'il ne faut pas négliger:

Rappelons-nous que l'hormone principale de l'allaitement est l'hormone principale de l'accouchement: l'ocytocine, l'hormone de l'amour, du plaisir, de l'attachement...Sa sécrétion pour l'allaitement prend donc la suite de sa sécrétion au cours de l'accouchement. or, celle-ci peut avoir été "mise à mal" pendant l'accouchement: long, difficile, mal vécu, décision inopinée et mal acceptée, avec regrets, manque, sentiment d'échec qui peuvent accompagner...

Les conditions de la décision de la césarienne ont elles aussi, une influence possible: état de santé de la mère, du bébé, terme etc...

Les conditions du déroulement  de la césarienne jouent un rôle aussi: anesthésie générale? rachi- anesthésie. hémorragie? présence du conjoint?...

Les suites: mère fatiguée mal installée, douloureuse, bébé dormant beaucoup (ou pleurant beaucoup!), refusant le sein, prématuré? petit poids? etc

Outre le fait que des médicaments homéopathiques peuvent tout-à-fait aider à remédier à certaines de ces situations, il faudra donc renforcer les conditions de production d'ocytocine: accueil, soutien, empathie, encouragement, confiance...tant de la part de l'entourage professionnel que de l'entourage affectif, conjoint en premier lieu! Ces conditions peuvent d'ailleurs se trouver tout autant perturbées dans un accouchement "voie basse" et c'est leur correction qui garantira le mieux un allaitement simple et épanouissant aussi bien pour la mère que pour l'enfant.

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21 mai 2019 2 21 /05 /mai /2019 23:17

Je vous transmets l'info sur une manifestation de soutien au Belvédère

Je ne serai pas disponible pour participer à la manifestation prévue mais je suis de tout cœur avec tout le personnel et aussi  les parents et enfants qui connaissent cette maternité (et la soutiendront), la plus importante de l'agglo mais aussi la plus réputée dans la qualité des soins (chiffre de césariennes etc) et la qualité du "bien Naitre- Bien-Etre" dans l'accompagnement qui a fait la réputation de cet établissement depuis des dizaines d'années...

Je ne dis pas cela car j'y ai travaillé pendant plus de 25 ans et ai pu constater que cette réputation n'était pas usurpée...Je ne dis pas cela pour les collègues et amies que j'y connais encore et parce que je souffre de la maltraitance, de l'inquiétude, de la détresse qui sont les leurs actuellement...

Dernièrement, une maman me disait "nous n'avons vu que du personnel bienveillant, attentif, pendant tout notre séjour" et son mari d'ajouter "oui que du personnel bienveillant bien que...que du personnel qui courait partout" Tout est dit! Car le personnel au risque d'être écrasé veut à tout prix garantir la qualité des soins...

Mais voilà, le Belvédère, c'est un hôpital public, c'est un hôpital qui n'a quasi qu'une seule activité, la gynéco-obstétrique, activité qui n'est pas vraiment rentable surtout depuis la tarification à l'acte, tant qu'on ne veut pas augmenter les actes qui "rapportent" (comme les césariennes) au détriment du soin...

Alors, je suis de tout cœur avec le Belvédère comme je suis de tout cœur-gros et triste- avec tous les services d'urgence en grève ( mais je vous rappelle que quand il y a du personnel gréviste dans un hôpital public cela ne se voit peu car le personnel est réquisitionné!) comme je suis avec tous les hôpitaux qui sont cassés, étouffés (qui a fait le plus de "casse" à La Salpétrière? juste un samedi après midi? ou des années de restriction économique comme l'ont dénoncé les salarié-e-s eux mêmes y compris le corps médical?) par un étranglement des financements publics qui vise é casser tous les services publics (La Poste, la SNCF, les hôpitaux, et maintenant voilà l’Éducation Nationale en ligne de mire!) au nom de la rentabilité, du profit, du coût exorbitant pour l’État qui...n'aurait plus d'argent et qui maintenant envisage de s'en prendre aux retraites, à la Sécurité Sociale...

Là, que celles et ceux qui trouvent que je "fais de la politique" m'excusent mais  si faire de la politique, c'est réfléchir et agir pour la société dans laquelle on veut vivre, pour l'avenir qu'on veut offrir à nos enfants...alors oui j'assume faire de la politique et pas la même que celle faite par ceux qui cassent les services publics!

"Pas d'argent"? Oublions nous que la Sécurité (la prochaine victime dans leur collimateur) a été créée alors que la France se relevait de la guerre, bien plus pauvre qu'aujourd'hui! mais aujourd'hui, il y a la fraude fiscale et l'ISF a été supprimé ce qui nous prive quand même de pas mal de milliards et on voudrait nous faire oublier aussi le principe "chacun donne selon ses moyens et reçoit selon ses besoins" et on fait passer nos cotisations sociales (en quelque sorte un salaire différé) pour des "charges sociales" et on voudrait ne plus faire apparaitre le salaire brut...

Et puis, ces fossoyeurs des services publics ont un dernier et péremptoire argument: "ce n'est pas de notre faute, c'est l'Europe qui nous l'impose!" Quelle Europe? l'Europe de l'argent qu'ils sont bien contents de servir parce qu'elle leur rapporte beaucoup?

Alors, ces jours-ci j'ai à la fois une grande peine, une terrible rage et un fragile espoir et si je l'exprime ici c'est que je pense que si nous ne pouvons pas saisir ce fragile espoir, si nous profitons pas de cette chance de renverser quelque peu les puissants qui cassent nos beaux services et leurs personnels, qui broient les gens surtout les démunis car ils ne mettent plus l'humain au centre des intérêts mais leurs profits, j'estimerais alors que tout ce que j'essaie de mettre en place dans mon travail, dans mes engagements dans la vie, dans l'avenir de Jours Heureux à construire pour nos enfants, pour tous ceux que j'accompagne, tout cela sera grandement ébranlé et voué à une mort certaine

je dis souvent que mettre un bébé au monde est un acte CITOYEN où les parents doivent se positionner (dans quel lieu? dans quelles conditions? pour la mère, le père et l'enfant!)  mais les parents pensent aussi plus loin: quel monde veulent ils offrir à leur(s) enfant(s)? et cela c'est un engagement de la vie de tous les jours! que leur donner à manger? quelle ville, quelle campagne leur laisser? quelles études ? quelles qualités de vie? quelle pollution? quelles médecines (alors qu'on voudrait dérembourser l'homéopathie et beaucoup d'autres médicaments) et quel système de santé? quelles solidarités  à lui offrir? traitement des personnes âgées? handicapées? étrangères? exclues? traitement des animaux? du climat?

Si j'y regarde de plus près, beaucoup de ces questions là sont débattues et obtiennent des réponses imposées par l'Europe, enfin l'Europe actuelle des marché et des finances! Ce n'est pas mon rôle ici de donner des consignes de vote...Seulement un seul conseil que je donnais dernièrement à quelqu'un qui me disait qu'avec toutes ces listes, il ne s'y retrouvait plus...Si c'est votre cas, c'est simple: prenez un papier, un crayon, notez ce que vous voudriez pour la société, de la vie, de l'Europe (même des rêves car il vaut mieux "vivre ses rêves que rêver sa vie" et puis comparer avec quelques programmes, regardez si les candidat-e-s( pas seulement les têtes) sont proches de vous, vous paraissent aptes à porter et défendre vos idées...Bon Courage et bon choix!

S.O.S
Le centre hospitalier du BELVEDERE en DETRESSE

Où en est le centre hospitalier du Belvédère (CH) depuis notre mobilisation d’octobre 2018?

La situation s’enlise et devient insupportable pour le personnel.

Toujours pas de décision des tutelles et un management par intérim brutal.

Le 25 mai de 9h00 à 10h00
VENEZ NOMBREUX nous soutenir.
Nous partirons du CH Belvédère et descendrons place de la cathédrale.

Le CH du Belvédère est la plus grosse maternité de Normandie réputée pour sa prise en charge bienveillante des patientes. Ses équipes sont dynamiques et motivées.

Elle doit affronter comme toutes les maternités une injustice faite aux femmes et aux couples : un accouchement normal est un acte déficitaire. Une césarienne est plus rentable, une opération de la cataracte est plus rémunératrice. Tout cela résulte de l'application comptable de la tarification à l’activité (T2A).
Les maternités qui accompagnent les couples dans
l’accouchement naturel se retrouvent les parents pauvres d’hôpitaux déjà en souffrance et en déficit.

Afin de compenser le déficit dû à l’activité obstétricale, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a décidé d’accompagner le CH du Belvédère dans l’investissement d’un plateau technique pour développer l’activité chirurgicale, plus rentable.

Or, rapidement après l’ouverture de ce plateau technique, l’ARS demande un retour à l’équilibre financier. Et elle impose une réflexion sur la gouvernance et les modalités de coopération avec le CHU, lui-même en grande difficulté économique. L’ARS n’a pas nommé de direction pérenne pour le CH Belvédère depuis juillet 2017 au moment de développer les activités et tenir une orientation claire.
Dès
l’été 2017, l’ARS mandate un nouvel audit. Cet audit a rendu ses conclusions début avril 2019 non contributives et l'ARS reste muette.

En attendant l’ensemble du personnel souffre au quotidien: des déménagements non préparés, des changements brutaux de planning réglés au jour le jour et 80 % des cadres en arrêt de travail de longue durée (usés par la pression permanente).
Le nombre
d’arrêt de travail dans toutes les catégories professionnelles est effarant.
Et pourtant, le personnel se bat pour le respect de ses exigences dans
l’accompagnement des familles et des patients.

Comment faire avancer les projets dans ces conditions ? Comment garder des capacités d’innovation ?

Les lettres d’alerte adressées aux tutelles aussi bien par les représentants des usagers, les médecins, les sages-femmes, les syndicats, les députés, les sénateurs et, les maires restent sans réponse.

Les équipes du CH du Belvédère ont besoin de votre soutien.

Le problème ne vient pas des équipes soignantes qui ont fait la preuve de leur capacité à proposer un vrai choix d’accompagnement aux patientes et se sont adaptées à toutes les réformes hospitalières successives.

Le problème est politique: c’est la non valorisation de l’accouchement et l’absence de nomination d’une direction pérenne garante de l'identité novatrice du centre hospitalier du Belvédère.

Contacts : Mathilde Plaquevent, 06-52-72-50-96 Gaëlle Perrot, 06-13-42-40-64

Célia Levavasseur, 06-45-79-19-70

Mont Saint Aignan, le 15 mai 2019, Présidente de CME, Dr Pauthier

Venez nombreux à notre manifestation

Le Centre hospitalier du Belvédère va mal !

Le personnel souffre d’un management brutal mais se bat

pour un accompagnement de qualité

Venez marcher avec nous et nous apporter votre soutien

Le Samedi 25 Mai de 9h à 10h

Départ du Belvédère en direction de la Place de la Cathédrale

 

 

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