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  • : Le blog de irene.autour-de-la-naissance
  • : échanger des vécus, des expériences autour de la grossesse, la naissance, l'allaitement, l'accompagnement haptonomique
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Bien naître en Normandie (intervention de Jacqueline Madeline, obstétricienne)

 

8 a 12% c’est un chiffre correct ,

en dessous c’est le drame des Pays sous médicalisés

au dessus c’est trop

En France c’est 18% 2 fois plus qu’il y 30 ans

1fois sur 2 la césarienne aurait pu être évitée mais combien faut-il en faire d’inutiles pour ne pas subir celle (exceptionnelle) qui aurait du être faite

 

Pourquoi le nombre de césariennes augmente ????

Pb de société qui concerne aussi bien le pro que la mère

On veut une sécurité à 100%, faire le minimum d’effort, consommer de la technique, ne pas être responsable , être assisté
2 situations différentes

cesar programmée sur RV

cesar en cours de travail

éventualité prévue , après une période d’essai

vraie urgence pour un évènement imprévisible et grave

cette situation certes exceptionnelle pose le PB de l’acct à domicile et des petites maters

oui il faut sécuriser l’acct car vous ne prenez pas de risque pour vous, n’en prenez pas pour les autres

Il ne faut pas opposer sécurité et humanité il faut juste mettre la sécurité au service de l’humanité

 

Qui veut une césar programmée

Et c’est l’essentiel des dérives

Le professionnel

La mère, le père, la femme, la cliente , la patiente…….

Et le juge qui ne reprochera jamais une cesar inutile

 

Pour l’obstétricien c’est rapide , facile mais aussi il se laisse facilement convaincre que c’est bcp plus sûr pour la mère et l’enfant et bcp moins traumatisant

Pourquoi prendre le risque d’une césar après des heures d’effort, de stress pour tout le monde et pourquoi risquer de faire a 3h du matin ce qui pouvait être fait a 9h (il faut affronter les équipes)

Pour la mère ,c’est une prise en charge a 100%c’est sans risque c’est le confort et puis j’aurais ma péridurale , je n’aurais pas de douleur ,pas de risques périneaux et une petite cicatrice invisible voir internet ++++ et Rachida Dati

La césar pour une femme( je ne dis pas mère) c’est une tentation des temps modernes

L’europe comme la chine, l’amerique latine , aux EU c’est plutôt le juge qui est responsable

Il y a des femmes qui ne veulent pas accoucher

Il y aura des femmes qui ne voudront pas être enceinte (mère porteuse)

Et le médico-légal c’est un piège redoutable : nous devons vous informer vous parents de prendre vos responsabilités l’info d’un risque augmenté de la voie basse (ex siège) est très difficile a exposer

L’obstetricien, la SF c’est humain ne peut pas être dispo 24h/24, il va donc se référer au protocole du service ou presenter le dossier au staff

 

Dans cette problématique de cesar programmée excessive que chacun prenne ses responsabilités le pro, la mére, le juge , s’accuser ne sert a rien ,il faut se comprendre, dialoguer, se respecter ;le projet de naissance accepté et discuté avec l’obstétricien est un atout considérable

 

La cesar pendant le travail

La cesar en urgence pour une raison grave imprévisible ,c’est une situation rarissime mais ne pas prendre en compte ce risque est inacceptable je le dis au risque de déplaire pas d’entorse a la sécurité oui a la maison de naissance intégrée dans une mater

En cours de travail, il y a des césariennes inévitables:

échec du déclenchement,

arrêt de la dilatation

Modification du rcf(rythme cardiaque foetal) traduisant un mal-être fœtal

Echec des efforts de poussées

Là il y a grande marge de manœuvre il est possible d’être agissant

Ne céder pas à la tentation d’un déclenchement

Préparer votre acct

Choisissez l’établissement ou vous sentirez respectée et en sécurité

Choisissez votre pro ++ mais sans en être dépendant

Dites sans agressivité à l’équipe à la SF ce que vous souhaitez

Expliquez qui vous êtes

Demandez à être respectée comme vous respectez les pro qui sont responsables

Mettez à fond dans votre équipe votre compagnon , il sera responsable de votre sécurité affective et devra lui aussi être préparé

Soyez dans la présence et l’affectif avec votre bébé, ne l’abandonnez pas dans ce moment difficile aussi pour lui

 

Oui, il y a trop de césariennes:

pas seulement de la faute des obstétriciens car dans l'ensemble, ils sont compétents et font bien leur travail...pour arrêter cette dérive, il faut mobiliser les « usagers » directement ou à travers des associations, leur expliquer que la césarienne n'est pas une solution de facilité, une décision de convenance, qu'elle a ses avantages et  ses inconvénients...

...Mais il serait contre-productif, inutile et même dangereux d'accuser les professionnels, de vous « monter » contre eux: vous avez besoin d'eux. C'est leur rôle, souvent difficile, d'assurer votre sécurité et ils le font bien, du mieux qu'ils peuvent!

Je souhaite longue vie, succès et maturité à « Bien Naître en Normandie »; je souhaite qu'elle travaille AVEC les professionnels et pas CONTRE eux!


INTERVENTION de Jean-Claude Huret, obstétricien, auteur de "Naissances, Paroles d'un obstétricien"

                 A propos des Césariennes

Ce qui a été dit jusqu’à présent est interpellant, inquiétant, car  
cela modifie complètement la notion que nous avions jusqu’à présent de  
la naissance.
Nous avons bien compris qu’il y a là quelque chose qui va contre  
l’harmonie de ce que c’est que mettre son bébé au monde.
Je commencerai quand même par me réjouir que la césarienne existe, car  
elle a sauvé et protégé beaucoup de bébés et changé le sort des femmes  
dans tant de situations difficiles.
Je me réjouis aussi que la technique de la césarienne ait atteint une  
telle qualité :
     -Technique opératoire très au point qui aboutit à une bonne  
sécurité maxima, une bonne solidité de la cicatrice utérine, qui  
permet plusieurs césariennes successives, des suites opératoires le  
plus souvent simples et relativement confortables.
     - Un changement radical dans l’anesthésie : la péridurale ou la  
rachi-anesthésie diminuent le risque anesthésique, permet à la femme  
de voir son bébé sortir de son ventre et de lui faire un bisou,  
d’avoir des suites anesthésiques le plus souvent confortables.
     - l’incision transversale sus-pubienne dite de Pfannensteel  
permet de respecter la beauté des ventres.
Ne pas oublier tout cela : le passé.

Mais, en principe, la femme est faite pour mettre son bébé au monde  
par les voies naturelles. Est-ce important de respecter au maximum  
cette fonction naturelle d’accoucher ? ... car on pourrait se dire que  
ça n’a  peut-être pas beaucoup d’importance de faire beaucoup de  
césariennes.
Hé bien, oui, cela a de l’importance : ce n’est pas pareil ni pour la  
maman, ni pour le bébé  que ce grand événement se passe naturellement  
ou par césarienne.
L’histoire d’une naissance est différente pour chaque parent et chaque  
bébé, mais nous l’espérons la plus heureuse possible.
Avant de vous donner mes conclusions concrètes pour faire au mieux, je  
voudrais vous rappeler ce qui me paraît essentiel : quand on fait un  
enfant, l’enjeu dominant, c’est qu’on va mettre au monde un petit être  
humain  et qu’il est nécessaire de penser qu’il faut lui donner toutes  
ses chances pour qu’il soit heureux de vivre, bien armé pour la  
vie ... Or ! Tout de suite je dis “or” : cette longue période de sa  
vie inta utérine, de sa naissance, de son accompagnement est  
déterminante pour son avenir. Tout le monde sait que ce qui se passe  
pour un petit enfant est déterminant pour son devenir, les  
psychanalystes nous disent que nous structurons son inconscient qui va  
l’accompagner toute sa vie. L’inconscient... Nous avons le devoir  
d’essayer de structurer son inconscient pour que celui-ci l’aide à  
vivre.
Vous pensez peut-être que je me suis égaré de notre sujet. Je pense  
que non, parce que notre conduite sera basée là-dessus.
En haptonomie, on insiste beaucoup sur la communication avec le bébé  
in utéro, parce que s’installe déjà beaucoup de choses pendant la  
grossesse, mais j’ajoute que la plupart des mamans le font  
spontanément (elles font de l’haptonomie sans le savoir). L’avantage  
est qu’on approfondit les choses, qu'on prend davantage conscience de  
la réalité de cette communication, ce qui se fait avec le père  
présent. On crée des liens que l’on retrouve à la naissance.
Ainsi, on souhaite (c’est vrai pour toutes les femmes) :
     -Que la grossesse se passe bien, d’où la surveillance médicale  
attentive..
   -  Mais aussi que la femme se sente bien et qu’elle porte le bébé  
avec plaisir, sans oublier de le lui dire tous les jours. C’est bsûr  
qu’il ya quelque chose qui passe : c’est cela les liens que l’on tisse.
Donc, pour nous, ne pas oublier, à chaque rencontre (SF, Gynéco  
M.Génér.)de lui demander comment elle va et d’essayer de dépister s’il  
y a soucis, angoisse, parfois tendance dépressive.
     Quand je parle du bien être de la femme, c’est là que je dis au  
père :”si elle est à peu près heureuse, vous y êtes peut-être pour  
quelque chose : alors c’est bon, vous jouez déjà votre rôle de père,  
car le bébé en profite d’avoir une mère en forme”. Nous avons pour  
mission d’aider les femmes à vivre cela. Nous le faisons avec les  
préparations, mais c’est à chaque rencontre qu’il faut le faire.
Après cela, les femmes ont envie de mettre leur bébé au monde dans de  
bonnes conditions et de l’accueillir avec joie : moment magique,  ce  
qui souligne bien l’importance d’une naissance, Monique Bydlowski  
parlait “d’éclosion d’amour” , “mon bébé” disent certaines mamans dans  
une certaine extase en le prenant  sur elles. Aujourd’hui se passe  
presqu’un miracle : le bébé sorti, complètement désemparé par ce qui  
lui arrive (dehors, après avoir été 9 mois dans le ventre), assume  
bien parce qu’il ne quitte pas sa mère. Il ne pleure pas, on ne parle  
plus de traumatisme de la naissance pour lui, comme on disait  
autrefois.  Quand je vous décris cela, ce qui arrive tout le temps,  
vous pensez bien que je souhaite avec vous que ce soit complètement  
respecté et que cela arrive le plus souvent possible. Cela ne veut pas  
dire que les autres ne vont pas bien, mais celui-ci a échappé à la  
blessure de la naissance et vous, vous avez le plaisir de lui offrir  
cela.
Donc, vous faites des projets de ce genre là  et vous rêvez à des  
naissances comme cela, vous avez raison.
Mais il est possible que votre projet ne ne se réalise pas comme vous  
l’aviez conçu ou pas complètement (plein d’exemples possible : vous ne  
souhaitiez pas une péridurale et vous en avez une, parce que ça  
s’avère nécessaire, ou le contraire, la sage-femme n’est pas à votre  
goût, un petit forceps est nécessaire, on a dù aspirer le bébé à la  
naissance,etc.  Alors là j’insiste : pensez à votre bébé, l’essentiel,  
c’est qu’il aille bien, assumez, ne déprimez pas (le bébé n’aime pas)  
assurez le de votre présence et de votre attention (c’est de cela dont  
il a besoin). Le sress de maman, ça passe chez le bébé. Donc soyez  
pragmatique, restez avec votre bébé et son père qui est auprès de  
vous. Restez détendue le plus possible.
Alors même s’il y a une césarienne, car il y en a, vous avez bien  
compris et, dans les limites normales, elles sont justifiées, vous  
avez bien compris aussi, ne soyez pas trop déçue : la même chose,  
restez avec votre bébé, parlez lui. Même déçue, ce qui se comprend,  
investissez pour l’avenir (l’accueil de ce bébé). Vous avez la petite  
chance de ne pas être endormie et de le voir naître, même de lui faire  
un bisou. Par contre, lui n’a pas le bonheur qu’il apprécie tant :  
rester avec sa mère. Mais ce n’est pas grave c’est son père, qu’il  
connaît, qui va rester avec lui, lui parler, le bercer doucement, lui  
dire qu’il retrouvera sa mère dans pas longtemps (corps à corps). Dans  
ces conditions, il va bien le supporter.
Faites de la préparation pour l’accouchement, bien sûr, mais sachez  
bien que l’accouchement c’est difficile, que vous êtes souvent  
surprises, surtout les primipares, de la violence de ce qui se passe.
Préparez vous bien et nous, on est là pour vous aider.
Alors aussi choisissez la maternité où vous avez plus de chances de  
pouvoir réaliser votre projet et où vous savez que l’on sera attentif  
à votre personne (maman qui va accoucher). Parlez avec la sage-femme,  
racontez lui celle que vous êtes, vos désirs, essayez de devenir  
complice avec elle, mais aussi, faites lui confiance, elle fait son  
métier et la grande majorité le fait bien essayant de s’adapter à  
chaque patiente (vous êtes toutes différentes). Si vous n’êtes pas  
dans l’ambiance que vous souhaiteriez, continuez votre projet avec  
votre bébé et votre compagnon, s’il est là. Ne lâchez pas. Il y a  
parfois beaucoup de travail dans les maternités.
Nous souhaiterions que les maisons de naissance apparaissent, mais  
c’est difficile, il y a beaucoup d’opposition. J. Madeline... Ça  
viendra peut-être un jour. Pour le moment,  faisons avec ce que l’on a  
et faisons au mieux pour  une naissance.
Vous avez entendu que je vous ai beaucoup dit de parler au bébé, vous  
parlez avec votre tête ou votre voix, sachez que c’est extraordinaire  
les capacités du bébé de recevoir ces messages qui l’imprègnent de  
sécurité et de bien être... et vous continuerez après bien sûr.
Pour finir, je voudrais vous lire le message d’une mère qui raconte ce  
qu’elle a ressenti quand elle a su qu’elle était enceinte, c’est une  
écrivaine qui parle : elle est déjà dans l’accueil :
 Et voilà ! fruit de l’amour,  par bonheur, un enfant mûrit en moi.  
Je promène la merveille par la ville inconsciente : qui devinerait  
qu’un petit d’homme se forme entre les flancs de la fille mince, tout  
au bonheur de l’annonciation ? Elle plane dans la foule opaque, son  
vivant secret au ventre. Petit de moi, perçois-tu déjà mon murmure  
amoureux, ma tendresse vive ? Mon existence prend sens sous ton  
gouvernail. Je vais nidifier au long des neuf mois. Attentive à toi,  
je vais aller, jamais plus seule, par les rues transfigurées. Ta  
présence va m’habiter comme la flamme au cœur de la lampe. Détournée  
de moi, je vais me regrouper autour de toi, visiteur princier”.

Je termine là-dessus sur de la poésie.

 

Intervention d'Irène PERGENT, sage-femme



LA CESARIENNE


Je n’ai pas l’expérience d’avoir vécu la césarienne en tant que mère, mais celle d’avoir accueilli des bébés en salle de césarienne pendant ma pratique hospitalière et d’accompagner des couples,des Bébés en haptonomie… ah oui, j’oubliais quand même un lien direct puisque je suis née moi-même par césarienne, cela fait bien longtemps mais comme me disait ma fille quand je lui annonçais le sujet de la réunion (elle a elle-même travaillé comme infirmière en service de césarienne) « la césarienne, c’est parfois indispensable, d’ailleurs sans elle tu ne serais pas là –et elle non plus d’ailleurs !- aujourd’hui ! » !


J’ai envie d’aborder avec vous plusieurs questions :

Différence entre césarienne programmée et césarienne en urgence ? Nouvelle grossesse après une césarienne ? Vécus de la mère ? Du père ? Du Bébé ? Comment « préparer » et « réparer » une césarienne ?


Mais il existe des personnes beaucoup mieux placées que moi pour en parler et je voudrais plutôt commencer par vous livrer quelques-uns de leurs témoignages :


  • Celui de cette maman en pleurs que j’ai eue au téléphone voici quelques jours :

« Tout se passait très bien, la dilatation avançait bien, je suis arrivée à dilatation complète et puis là, catastrophe, le bébé ne descendait pas, ils ont décidé une césarienne ; j’ai pleuré pendant tout le temps ; je n’acceptais pas ; encore maintenant, je ne comprends pas, je n’accepte pas ; j’ai appris que mon compagnon (non présent à la césarienne) avait pleuré de son côté lui aussi »

(j’ai aussitôt proposé à cette maman de nous revoir rapidement… on prend rendez-vous, elle l'annule aujourd'hui par tél: la cicatrice n'est pas bien, l'allaitement ne marche pas, elle est très fatiguée, na pas le moral va voir le généraliste cet après-midi!...et moi, j'irai la voir à domicile demain... pour essayer de « réparer »!...)


  • Celui de cette autre maman qui a laissé un message sur mon blog :

«  L’haptonomie m’a apporté une aide précieuse au moment de l’accouchement car je peux vous dire qu’une césarienne en urgence ce n’est pas de tout repos ! Alors, à ce moment-là, pouvoir penser à tous les échanges qu’on a déjà eus avec son Bébé, ces moments forts où on le sent venir se loger au creux de votre main à travers votre ventre car il vous a entendu l’appeler, c’est le meilleur tranquillisant pour passer ce moment difficile ! »

(moment rendu d'autant plus difficile ensuite pour cette maman, qu'elle a dû subir une autre intervention dans les jours suivant sa césarienne et même être transférée sur Paris)


Sans doute la décision de la césarienne joue-t-elle un rôle ?

Ecoutons ce qu’en dit Chantal Birman (sage-femme ; la seule à avoir eu la Légion d’Honneur ; membre du CIANE) dans son beau livre « Au Monde …Ce qu’accoucher veut dire »

« L'indication de césarienne joue un rôle très important dans la façon dont les femmes vont la vivre. Plus elle est évidente, mieux elle sera vécue »

la décision peut même apporter un soulagement par rapport à une inquiétude partagée avec le couple pour un rythme cardiaque inquiétant chez le Bébé

Il ne faut pas oublier non plus que la naissance par voie vaginale ouvre une nouvelle dimension à la sensualité, à la sexualité et que ce passage est tellement intolérable pour certaines femmes qu'elles s'y refusent (consciemment ou non): la demande de césarienne dans ce cas-là doit être entendue, discutée avec délicatesse...

Ecoutons aussi ce que dit Jacqueline Lavillonière qui pratique depuis 30 ans des accouchements à domicile… dont parfois certains se terminent par une césarienne !

« les césariennes dues à un échec de la dynamique de l'accouchement se multiplient...une des origines se trouve aussi dans l'impatience, la peur et toutes les interventions intempestives et parfois inutiles comme les déclenchements mal indiqués...

Parfois même, l'enfant semble voler au secours de sa mère, venant mettre fin à un travail épuisant dont on ne voyait pas le bout mais que des professionnels auraient peut-être tenté de prolonger un peu... »

il n'empêche... « l'atterrissage peut être rude: entre le rêve d'un accouchement parfait dans la paix et la plénitude, les préparations où l'on a voulu tout mettre de son côté et la réalité de l'intervention, il y a un abîme!...

Elle raconte aussi quelques témoignages dans son livre « Naître tout simplement »...et j'aimerais vous en lire un extrait

page 82 « l'accouchement démarré à domicile n'avançait pas... »


Et lors d’un deuxième accouchement alors qu’il y a eu une césarienne pour le premier ?

  • je pense à cette maman qui voulait à tout prix éviter une autre césarienne alors que son conjoint lui, ne la refusait pas et même avait l’air de la souhaiter… pour pouvoir profiter de l’enfant en premier et faire du « peau à peau » avec lui… Que croyez vous qu’il arriva ?... ce fut le papa qui gagna !

  • je pense à ces mamans, ayant réussi un accouchement « naturel » la deuxième fois et se sentant reconnues, valorisées par cet accouchement: l'une d'elles m'a raconté hier par téléphone la naissance de son 2ème Bébé, les doutes qui la tenaillaient pendant les alertes puis quand l'accouchement a vraiment commencé, et la naissance rapide, magique, avec péri mais sans épisio de sa fille...


Mais écoutons à nouveau C. Birman et J. Lavillonnière:

Chantal Birman nous dit que lorsqu'une femme tente un accouchement par voie basse après une césarienne, une décélération cardiaque foetale ou un ralentissement de la dilatation se produit fréquemment au même stade que lors du premier accouchement et l'équipe médicale peut avoir trop souvent tendance à précipiter les choses. Or,insiste-t-elle, ce temps d'arrêt où l'histoire semble bégayer doit être absolument interprété comme une prise d'élan pour bondir au delà de la première histoire et non comme une répétition attendue et prévisible...le personnel médical doit alors faire preuve de confiance supplémentaire: la femme a besoin de cette confiance: elle doit lui être donnée, se dire et s'entendre...

Jacqueline insite sur le fait qu'une deuxième césarienne n'est pas une fatalité et que , contrairement aux idées reçues, il y a peu d'indications de césariennes à répétition...mais même si une nouvelle césarienne ne peut être évitée, celle-ci sera vécue très différemment si on donne aux parents l'occasion de tenter tout ce qui est possible, si on les accompagne...

….extraits:

  1. témoignage d'un père page 85

  2. lettre à un médecin page 86


Et les Bébés dans tout ça ?

Plusieurs témoignages :

Chantal B. dit que les  « Bébés sont étonnamment calmes, comme en attente que leur mère retrouve des forces pour s’occuper d’eux » …papas et professionnels s’accordent souvent à dire que les bébés qui peuvent manifester bruyamment et vigoureusement leur désarroi d’avoir été « arrachés » de leur mère se calment et s’éveillent dès qu’ils entendent la voix de leur père et se sécurisent en (re)trouvant le contact de sa main (surtout s’ils la connaissent déjà bien par l’haptonomie !) et JCH et le 1er témoignage que j'ai cité au début nous ont montré l’importance d’expliquer au Bébé, de rester en contact avec lui…


Maintenant allons faire un tour auprès de Michel Odent, obstétricien, médecin-chef pendant longtemps de la Maternité de Pithiviers, fondateur du « Primal Health Research Center » et expert auprès de l’OMS, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont un s’intitule justement « Césariennes : Questions, effets, enjeux , Alerte face à la banalisation»…

Certaines questions ayant déjà été abordées ici, écoutons surtout ce qu’il dit par rapport aux Bébés :

«  Naître, c'est entrer dans le monde des microbes...quels seront les premiers microbes à coloniser le corps d'un nouveau-né? Il apparaît très clairement que, d'un point de vue bactériologique, le nouveau-né a besoin d'être d'urgence en contact avec une seule personne: sa mère!...le mammifère humain a été programmé pour venir au monde par un orifice situé à proximité de l'anus maternel. Cela est une sorte de garantie que le NN et particulièrement son tube digestif sera immédiatement contaminé par une grande quantité de germes amicaux portés par sa mère qui lui fournit en même temps les anti-corps...le BB né par césarienne rencontre d'abord les microbes qui se trouvent dans l'air d'un centre hospitalier et ceux dont sont porteurs les membres de l'équipe et sa flore intestinale s'en trouve radicalement différente...

il dit aussi que

« Naître, c'est aussi entrer dans le monde des odeurs!...le rôle du sens de l'odorat dans les comportements humains- particulièrement pendant la période qui entoure la naissance a été -et est encore?- traditionnellement méconnu...Or, il y a de fortes connexions entre le sens de l'odorat et la libération d'ocytocine, hormone de l'amour...si les odeurs naturelles influencent l'interaction entre mère et nouveau-né, il nous faut admettre qu'il y a une différence fondamentale entre une naissance par voie haute en salle de césarienne et une naissance sans médicaments dans un environnement moins médicalisé... »

Cela résonne beaucoup chez moi avec ce que me disait Catherine Dolto, médecin généraliste, pédiatre, formatrice et accompagnante en Haptonomie :

« Dans les 4 heures maximum après sa naissance, un Bébé devrait avoir pu faire l’inventaire sensoriel de son environnement et ainsi (re) trouver ses re-pères( !) (re-mères ?) car c’est à partir du moment où il pourra se dire « c’est bien eux » qu’il pourra alors se dire… « donc, c’est bien moi ».


Mais retournons auprès de Michel Odent quand il explique, expériences scientifiques à l’appui, que les femelles mammifères, qu’on soumet à un déclenchement (et qui n’ont donc pas l’occasion de secréter de l’ocytocine, hormone naturelle qui s’appelle aussi « hormone de l’amour » ou qui subissent une césarienne avant le travail (donc sans sécréter de l’ocytocine) ne s’intéressent pas à leurs petits !...Il explique aussi bien sûr, que chez nous les humains, notre capacité d’anticiper et nos comportements qui sont moins directement sous l'effet de l'équilibre hormonal et plus directement sous l'effet du milieu culturel nous permettent de compenser cela et d’établir un attachement …car, heureusement, partout dans le monde, des millions de femmes ont pris soin de leur bébé après naissance par césarienne ou péridurale, ou après un déclenchement, encore faut-il que les conditions s’y prêtent et nous trouvons sans doute là quelques éclairages sur les difficultés éventuelles dans la relation mère-enfant mais Marie-Christine vous en parlera mieux que moi...


Ce qui vient d'être dit sur les odeurs, les micobes, le lien mère-enfant nous oblige à parler de l'allaitement:

Bien sûr, il faut respecter le choix de la mère qui ne souhaite pas allaiter, même si c'est aussi notre devoir de professionnel de lui donner TOUS les éléments pour qu'elle puisse faire un choix éclairé!


Ce qui a été évoqué plus haut souligne les avantages de l'allaitement maternel, avantages habituels: passage d'anticorps, odeur et proximité plus grande avec la mère, relation mère enfant facilitée et chez la mère, libération d'ocytocine, la fameuse hormone de l'amour!...mais si ces avantages sont encore plus à privilégier après une césarienne, des difficultés peuvent venir les contre carrer: l'ocytocine n'a peut-être pas pu commencer à être secrétée s'il n'y a pas eu de travail(et donc la mise en route de la lactation un peu plus difficile), la maman peut être douloureuse et avoir du mal à se mobiliser et aussi ces sentiments de « détachement » ou d'échec déjà évoqués...C'est donc là aussi à l'équipe de se mobiliser pour tout faire pour que ces difficultés ne deviennent pas des obstacles...et je pense à cette maman qui me disait ces jours-ci combien elle avait apprécié que, dès la salle de réveil, une sage-femme reste auprès d'elle et l'entoure pour faciliter la 1ère mise au sein


Pour conclure, quelques éléments bien simples (même s’ils ne sont pas toujours évidents à réaliser) pour entourer l'évènement d'une césarienne :

  • essayer de l’envisager sereinement comme une des issues possibles de la grossesse et savoir comment s’y préparer

  • respecter le cheminement de la femme, du couple, du bébé, leur expliquer les raisons de la décision (j’entends encore ce médecin marmonner entre ses dents, devant la femme bien sûr ! « ça va monter au bloc » contente la femme de se voir traitée de « ça » !)

  • accepter la présence du père (s’il le souhaite, bien sûr !) ou sinon organiser le plus tôt possible et accompagner les « retrouvailles »

  • encourager l’allaitement …toujours si la mère le souhaite bien sûr ! et les moments de « peau à peau »

  • valoriser les compétences de la mère, aider la construction du lien mère-enfant

  • re-poser tout cela, re-causer de tout cela, assez rapidement et plus tard aussi, (même très tardivement ça peut être important : j’ai vu dernièrement des mamans (et faisant partie du monde médical toutes les deux) revivre les traumatismes de leurs césarienne, l’une 14 ans après , l’autre 30 ans après…il y a aussi l’importance à attacher à la cicatrice, c’est le lieu par lequel leur bébé est né : elles peuvent la chérir, l’apprivoiser, en faire un endroit sacré et comme le suggère si joliment C Birman «  y broder en pensée, le prénom de leur bébé ».. ;


je vous livre le témoignage d'une infirmière en service de Césarienne:

(précisons que cette infirmière reconnait avoir toujours quand elle était plus jeune souhaité subir une césarienne ou adopter un bébé par peur de l' accouchement...son travail dans ce service lui a montré que la césarienne n'avait pas que des avantages et elle a facilement renoncé à ce désir et accouché naturellement depuis!...)

« Après leur césarienne, les femmes sont dans un état différent lié à l'indication de l'intervention: encore sous le stress du choc de la décision en urgence (souffrance foetale, dégradation de l'état de la mère (pré-éclampsie, rupture utérine) et inquiète pour la santé du bébé qui peut avoir été transféré ; ne comprenant pas ou plus ou moins coupable (stagnation de la dilatation) soulagée et parfois détachée(détachement accru avec son manque d'autonomie, ses douleurs...). Dans tous les cas, en plus des soins post-opératoires, il est essentiel de nouer le dialogue, d'établir la confiance avec l'équipe pour que ces mères retrouvent confiance en ells, d'aider à la relation mère- enfant, en particulier accompagner l'allaitement (qui va aider au lien et apporter au bébé les anti-corps qui lui ont manqué) allaitement rendu difficile par le manque de mobilisation de la mère et qui risque de ne pas marcher si elle n'est pas bien entourée) accorder une vigilance toute particulière au père qui parfois a été seul avec le bébé en attendant que sa femme revienne du bloc et va aussi avoir à plus s'occuper du bébé par la suite(lui aussi peut être sous le stress ou l'incompréhension) il faut rassurer donner des nouvelles du bébé s'il n'est pas là, expliquer sa prise en charge qui peut être effrayante pour des parents non avertis...bref, ce n'est pas seulement une histoire de perf ou de cicatrice à soigner, la prise en charge devra être globale car ces trois-là (et parfois les proches, grans-parents etc ) il faut les COCOONER! »


  • il y a aussi tout ce qu’on peut essayer de faire en haptonomie pour « préparer » d’abord et « réparer » ensuite mais ce n’est pas forcément le sujet de ce soir…



Bref, si la césarienne est parfois « superflue » et s’il faut savoir, pouvoir, vouloir éviter ses abus préjudiciables, elle est parfois aussi indispensable et dans ces cas-là, il faut tout mettre en œuvre pour qu’elle ne soit pas un échec mais plutôt une épreuve dont mère, père et enfant vont sortir avec le moins de traumatisme possible…

Pour devenir mère, il n’est pas indispensable, d’accoucher par « voie basse », par le sexe ! il y a des femmes ayant subi des phénomènes douloureux intolérables…ou au contraire des péridurales trop fortement dosées être davantage des mères « empêchées » que d’autres femmes ayant accouché par césarienne !

Et si Michel Odent s'interroge sur l'avenir d'une société née par césarienne et si c'est un peu le sens de la réunion de ce soir...ne pouvons nous pas prendre quelques décisions?

Invitons chaque femme à inventer sa façon de devenir mère ! Accueillons chaque enfant avec le plus de respect, d’attention, de délicatesse possible lors de sa venue au monde, quelque soit le « passage » qu’il a dû emprunter; que ce « passage » ne soit pas une rupture trop brutale entre sa vie intra-utérine et sa vie dans notre monde aérien, humain et fort imparfait !


 

 

 

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