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16 mai 2016 1 16 /05 /mai /2016 18:42
RETOUR DE CONGRÈS: SUITE

Voici enfin que je reviens pour continuer ce compte rendu...

Voici donc le texte de mon intervention même si, prise par le temps, je n'ai pas pu lire tous les témoignages prévus...

Par contre, j'ai pu projeter, en fond d'écran pendant que je parlais les photos de Paul et de Mona...

Bon, désolée, je vois que dans mon "copié/collé" les photos n'apparaissent pas! Pourtant le regard de Paul et le sourire de Mona ont fort impressionné le public!

Catherine Dolto nous a présentées en disant que nous allions faire une symphonie...D'emblée, je me suis permis de rectifier en disant que cela serait plutôt un concerto, à plusieurs voix, voix du dedans, voix du dehors mais dans tous les cas, voix du coeur et j'avais l'honneur d'en jouer l'ouverture! Nous nous étions bien concertées avec les deux autres sages-femmes et amies de Rouen, par contre, celles de Caen s'étant rajoutées au dernier moment, je ne vous assure pas de pouvoir vous transmettre leurs interventions...

Dedans / dehors ou comment la sage-femme,

dans son accompagnement haptonomique périnatal,

s’inscrit dans la prévention

Quand un couple choisit une sage-femme pour un accompagnement haptonomique, il n’a pas les mêmes attentes que s’il choisissait un médecin, un ostéo, un kiné, un psychologue…

Quand un couple est suivi par une sage-femme en hapto il ne recherche pas les mêmes choses que si c’est un suivi avec une sage-femme qui ne fait pas d’hapto…

Si ces différentes approches peuvent être complémentaires, quelles sont donc nos spécificités de sages-femmes haptothérapeutes ?

En tant que sages-femmes, nous avons une place privilégiée dans la venue au monde d’un enfant, dès la grossesse (parfois même avant), pendant sa naissance et dans les mois qui vont suivre. Nous avons un rôle spécifique dans le soutien de la force des femmes et dans l’accompagnement d’un couple qui devient parent.

Depuis la nuit des temps, nous savons reconnaître et respecter le processus physiologique de la grossesse et de la naissance. Nous savons aussi détecter tous les signes de pathologie au cours de ce processus, essayer de les éviter, de les réduire surtout s’ils sont induits par une hypermédicalisation ou un état d’angoisse.

L’haptonomie faisant appel au côté sain de la personne offre donc à la sage-femme de remplir complètement son rôle dans la sécurité affective, médicale et surtout dans la prévention de tout ce qui pourrait entraver la construction du lien, de la confiance, du bien naitre, du bien-Etre

La confiance et le respect de la temporalité de chacun sont des valeurs essentielles en haptonomie; ce sont aussi des outils de prévention en obstétrique qui vont ainsi limiter des blessures psychiques souvent difficiles à réparer par la suite

Quelques exemples vont pouvoir mieux illustrer ces propos

En tant que sage-femme hapto je vais proposer à l’homme la possibilité d’OSER VOULOIR prendre toute sa place de conjoint et de père aimant et soutenant tout en lui offrant les renseignements plus médicaux qu’il recherche souvent

Pascal vient pour la première rencontre en haptonomie : il ne sait pas vraiment en quoi ça consiste mais il apprécie d’être seul en couple, il veut mieux comprendre comment se déroule la grossesse et l’accouchement mais aussi rencontrer son bébé « à l’avance »…

Pascal est très intéressé par toutes les explications sur la physiologie de l’utérus, le processus de l’accouchement, le rôle des hormones etc mais il est surtout bouleversé de ce lien qui se crée entre eux trois, de la confiance que cela leur donne « on se connaissait déjà » dit-il après

Je vais aider à garder le lien quand pathologie et médical s’invitent tout en donnant les informations médicales en notre connaissance et à le préserver même quand ce lien est fragilisé

Témoignage de la mère de Paul :

Avant d'être enceinte ma plus grosse angoisse était d'avoir un enfant handicapé. C'était pour ça que nous avions choisi un hôpital niveau 3, pour le côté rassurant du médical. Heureusement sinon nous n'aurions pas su pour la malformation cardiaque et nous n'aurions jamais connu Paul. Nous avons voulu faire de l'haptonomie pour inclure plus le papa dans la grossesse. Nous avons bien fait de faire ce choix car ça nous a vraiment aidés tous les trois.

En effet d'un côté la "surmédicalisation" nous permettait de connaître l'évolution de Paul où je me disais qu'il ne fallait pas m'attacher et de l'autre l'haptonomie nous aidait à être en contact avec lui et Paul nous disait » j'existe bien et je vis ». C'est sûrement grâce à ça que nous y croyions. Avec le recul notre entourage nous a dit que nous avions l'air de tout prendre avec plus ou moins de légèreté, mais je crois que nous devions sentir depuis le début la soif de vivre de Paul.

. Je pense que ça nous a donné la force pour continuer la grossesse au mieux. Vous avez été d'un réel soutien aussi bien pendant la grossesse qu'à Necker. En ce qui concerne la césarienne, je ne regrette pas non plus. Certes je n'ai pas connu ce que certaines décrivent comme une bouffée de bonheur quand Paul est né. Mais nous l'avons eu tous les trois quand Paul nous regardait droit dans les yeux alors qu'il avait encore le thorax ouvert.

Sa naissance a été pour nous une incroyable histoire humaine, j'espère que l'on gardera toujours en nous cette force que l'on a eu tous les trois pendant cette période. Pour rien au monde j'aurais voulu manquer cette expérience."

Nous sommes quelquefois confrontés à la « menace d’accouchement prématuré » :

Véronique et Simbad sont tous deux médecins et attendent leur 1er enfant…Nous avons déjà eu plusieurs rencontres quand Simbad, (medecin anesthésiste !) m’appelle pour annuler le prochain rendez-vous car sa femme a des contractions et la gynéco leur a dit de ne plus toucher son ventre ! J’insiste pour maintenir le rendez-vous……je leur apprends à faire la différence entre des contractions physiologiques et celles qui pourraient être « menaçantes » et surtout ils constatent combien un toucher non-médical mais aussi tendre et subtil que peut être un contact psycho-affectif haptonomique, non seulement réduit les contractions mais les rassure tous les trois… ils terminent l’accompagnement et Mona nait à terme et…souriante !

Parfois, le couple, ou d’autres collègues ont des « fausses attentes » sur ce qu’est l’haptonomie

Amélie et Charles arrivent très inquiets à leur séance d’haptonomie prénatale juste après l’écho du 8ème mois: on leur a annoncé que le bébé était en siège, programmé une version, et parlé de césarienne... mais l’échographiste leur a aussi dit qu’en hapto des « exercices » pouvaient faire se retourner le bébé !

Je vais devoir leur expliquer comment se passe une éventuelle version, un accouchement par le siège, et surtout leur expliquer que les « exercices » indiqués vont surtout consister à offrir un giron assez tendre, assez souple pour que le bébé, s’il le veut, et s’il le peut, ose se retourner. Et s’il doit rester en siège, je montre aux parents comment ils pourront rester en lien avec lui dans un contexte plus médicalisé.

« Un bébé bien porté devient bien portant ! »

la maman d’Elisa fait un AVC un mois après la naissance, pendant qu’elle donne le biberon ; la petite tombe mais va bien , la maman est opérée, hospitalisée plus d’un mois dans un état critique ; les parents reconnaissent toute la force que leur a donnée Elisa leur permettant de tenir le coup : elle rayonne de joie de vivre, est très autonome, elle marche à 9 mois, la maman remarque « comme si elle me disait « t’en fais pas Maman, je vais bien, je me débrouille, occupe toi de toi ! »

Le chemin de naissance : Récit de Sarah

Après 15h où bébé a manifesté toutes les 3 minutes son envie d'arriver, voilà qu'il ne s'engage pas dans le bassin. Plus d'une heure à rouler des hanches à la Shakira sur le ballon ne l'a pas décidé à descendre davantage... Le temps passe... 1h45 plus tard ..., la sage femme commence à évoquer la césarienne... Mais nous n'avons pas encore tout essayé... Le chemin de naissance, il nous semble évident d'inviter une dernière fois bébé à descendre. Plusieurs appels de la main et 10 minutes plus tard, bébé était engagé !!!! La césarienne ne sera pas, Noam est né après 45 minutes d'efforts communs !!!!

Rester dedans sa bulle sans être perturbé par le dehors :

A. est sage-femme, O. est médecin ; c’est leur troisième enfant, leur troisième accompagnement haptonomique. Pour leur deuxième, déjà d’un bon poids (4700g) ils avaient pu bénéficier de la salle nature, éviter la péridurale etc…Le troisième étant prévu à plus de 5kg , ils arrivent très sereins et en lien avec lui à la maternité ; la dilatation est bien avancée mais ils sentent le stress de l’équipe qui leur conseille péridurale, salle médicalisée etc… A. accepte surtout pour calmer le stress de ses collègues mais la bulle de sérénité qu’ils formaient à trois est quelque peu « effritée »… ce n’est que quand ils se retrouvent seuls qu’ils peuvent retrouver et consolider le lien un peu distendu et vivre une naissance eutocique d’un bébé de 5100g

L’accompagnement peut aussi être réparateur d’une grossesse ou d’un accouchement précédent qui a été mal vécu :

Clothilde et Jean-Marc arrivent pour une 4ème grossesse ; c’est le premier accouchement qui a été traumatisant : césarienne et intervention de l’équipe très mal vécues par Clothide…pour les deux accouchements suivants, elle a changé à chaque fois de maternité sans surmonter cette mauvaise expérience. Cette fois-ci, elle a décidé de retourner à la première maternité (son mari la trouve « maso » mais il la suit…) c’est la maternité où j’ai travaillé : on va décortiquer les conditions de son premier accouchement, envisager ensemble comment elle va pouvoir affirmer ses choix pour cet accouchement là, en souhaitant une « voie basse » mais surtout l’aider à reconstruire sa confiance en elle-même et en l’ équipe ; elle comprend qu’il lui faudra accepter une péri pour éviter une nouvelle césarienne ; pendant les premières séances, elle n’arrive pas à inviter son bébé vers son cœur… cela déclenche des flots de larmes puis elle y arrive lors des dernières séances et lui montre aussi le chemin de naissance. L’accouchement se révèle très réparateur. Jean-Marc y a trouvé une place qu’il n’avait pas les autres fois et Clothilde a reconquis sa confiance en elle-même et en son bébé (le premier pleurait 19h sur 24 pendant un an !) celle ci est calme et souriante

Quelles que soient les institutions et les situations, nous allons DEVOIR, nous allons POUVOIR rester à la fois dans nos connaissances de sage-femme et dans notre présence haptonomique pour développer et maintenir ce sentiment de base aussi bien avec le couple qu’avec l’entourage, l’équipe.

Justement, Marie va témoigner de « Comment faire équipe avec l’équipe »

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