Samedi dernier, à Paris, s'est tenu un grand rassemblement d'hommes, de femmes, d'avocat-e-s, citoyen-ne-s tout simplement pour s'indigner contre les violences faites aux femmes, dans un silence assourdissant avec si peu de mesures légales, policières prises; non seulement les chiffres ne baissent pas mais ils augmentent
74 femmes plus sans doute au moment où j'écris!) sont mortes depuis le 1er janvier suite aux coups de leurs conjoints, de leurs ex...certaines avaient alerté, porté plainte et rien n'avait été fait pour les protéger... Nous pourrions nous inspirer de l'Espagne qui a vu elle, ses chiffres baisser
Mais il faut surtout, il faut avant tout CHANGER LES MENTALITÉS; ÉDUQUER DÈS LEUR PLUS JEUNE ÂGE, LES PETITS GARÇONS ET LES PETITES FILLES DANS LE RESPECT, RESPECT D'EUX-MÊMES D'ABORD, RESPECT DE L'AUTRE. POUR CELA ,IL EST INDISPENSABLE DE BANNIR LA VIOLENCE DE NOS PRATIQUES ÉDUCATIVES...
Alors, je bondis d'incompréhension et de rage quand je vois les commentaires sur les réseaux sociaux ou dans les discussions dans un repas entre connaissances où l'on parle de la loi interdisant la fessée (à peu près en même temps qu'on déplore le nombre de femmes tuées!!) ""enfin, une bonne fessée, ça ne fait pas de mal" "il n'y a que comme ça qu'il/elle comprend" "moi, j'en ai reçu des gifles/ des fessées/des torgnoles et j'en suis pas mort-e" et là je me retiens pour répondre soit "vous avez de la chance, vous ne faites pas partie des 74 ...enfin pas encore car avec ce raisonnement là vous ne pourrez rien objecter aux coups qu'on pourrait vous donner un jour...puis un autre jour ...puis..." soit parfois, plus cyniquement "dommage, vous ne seriez pas en train de débiter de telles horreurs à l'heure actuelle" mais cela serait de la violence verbale presque aussi redoutable! Alors, il faut garder son calme, expliquer, argumenter, convaincre...
J'ai cru que je n'avais pas bien entendu ( toujours la semaine dernière), j'ai fait répéter un conjoint auquel j'expliquais un geste avec sa femme et je ne sais trop quoi et oui, il a répété, j'avais bien entendu, sans en croire mes oreilles " Sinon, je lui fiche une torgnole!"...j'ai réagi au quart de tour...à peine gêné, il a dit qu'il plaisantait, sa femme, elle, souriait d'un air gêné (habituée?)...j'ai dit qu'on ne plaisantait pas avec ça, que de tels propos étaient inadmissibles...
J'en rencontre des jeunes couples qui, l'un ou l'autre, ou les deux, ont connu des situations de violences (physiques, psychiques, parfois sexuelles) dans leurs enfance... Certain-e-s se sont relevés avec courage, avec résilience...Oui, tous n'en sont pas morts mais beaucoup ont été bien esquinté-e-s et surtout très souvent fragilisés quand il leur faut construire un couple, une famille en évitant de reproduire les (seuls) modèles qu'ils ont connus???
N'inversons surtout pas les choses: tous les enfants violentés ne deviendront pas violents à leur tour mais la plupart des adultes violents ont été violentés dans leur enfance.
Puissions nous faire une nouvelle génération de femmes et d'hommes de demain qui auront appris le respect, la dignité, l'écoute de l'autre!
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